Il faut lire Belinda Cannone. Déjà écrit ici. Déjà répété ici. “Les vulnérables”, le nouveau livre de l’autrice ne déroge pas à la règle. Bien au contraire. Audacieux pari que de publier ce recueil de nouvelles. Neuf nouvelles. Sur les marges. Sur les marginaux. Sur celles et ceux qui ne s’en sortent pas toujours ou qui sont regardés de travers par le regard social ambiant. Il y a la fugueuse de 13 ans paumée à la Goutte d’Or, il y a Minette et Tom son petit frère. Il y a aussi Jeanne, prof de lettres qui raconte les Liaisons dangereuses à ses élèves. Il y a aussi Daniel. Des histoires particulières, qui sont des leçons de vie universelles. Sur les marges, donc. Mais aussi sur ce que signifie le mot de fraternité.
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Tout au long de ces neufs histoires différentes les unes des autres, Belinda Cannone taille une pierre, une seule : la pierre de nos humanités, de nos humanités dans ce qu’elles ont de plus important. Ce moment où elles parviennent à se surpasser pour accueillir, être et faire de l’Autre – le différent – notre égal. C’est tout cela que Belinda raconte dans ces nouvelles. Elle raconte aussi l’effet que produit la marginalité sur ce que nous sommes. Tout cela est fait de façon subtile, émouvante et pleine de beauté. Avec légèreté aussi tant l’écriture de Cannone parvient tout en étant simple à envelopper le lecteur dans une spirale qui le protège autant qu’elle le bouscule. C’est intense et c’est beau. La conclusion est donc toujours la même : il faut lire Belinda Cannone !
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